Le plomb est un métal lourd qui suit dans l’organisme le cheminement du calcium.
Ainsi, le plomb qui a été absorbé par voie digestive ou pulmonaire, est capté par les cellules osseuses et il est intégré dans la structure des os. Le plomb s’accumule dans le squelette, dans lequel il demeure fixé pendant plusieurs dizaines d’années. De ce fait, la charge en plomb du squelette représente une synthèse de l’exposition au plomb d’un sujet sur une très longue période.
Si la contamination cesse, le plomb stocké dans le squelette est dissous très lentement, puis éliminé par les reins.
– Pendant la croissance de l’enfant
Le plomb s’accumule surtout au niveau des épiphyses fertiles, où se situent les cartilages de croissance. Cette accumulation de plomb peut être mise en évidence sur une radiographie du genou : des « bandes claires métaphysaires » au niveau de l’extrémité inférieure du fémur et supérieure du tibia témoignent de l’accumulation de plomb.
Ce trouble de la minéralisation n’a aucune conséquence clinique : la croissance et la solidité des os sont conservées. Par contre, il constitue un indicateur important et facile à apprécier de la charge osseuse d’un enfant, et donc indirectement de l’importance et de l’ancienneté de l’intoxication.
– Pendant la grossesse et la lactation
Les mécanismes physiologiques entraînent une importante mobilisation du calcium maternel, qui peut se traduire par une déminéralisation du squelette en l’absence de supplémentation. Si le squelette de la mère est chargé en plomb, le plomb est entraîné dans le même processus et se trouve donc remis en solution. De ce fait, une intoxication ancienne de la mère, subie pendant son enfance, peut présenter un risque pour son foetus ou son nouveau-né, alors même que la mère n’est plus en train de se contaminer.